Pour que tout le monde comprenne bien ce qu'est une scène galante, je me permet de définir ce terme (c'est un peu long, mais c'est très complet).
De l'érotisme de boudoir, aux serments lyriques, en passant par les polissonneries et la sensualité fiévreuse, l'artiste explore tous les registres de la gamme des élans du corps et aussi du coeur. C'est sans doute assez tôt qu'il se fait une spécialité de ce type de sujets. Tout en faisant écho au libertinage omniprésent dans la littérature contemporaine, l'inspiration de l'artiste se démarque cependant de celles des illustrateurs ou des graveurs spécialisés. Sans alibi mythologique et sans fausse pudeur, Fragonard dénude les seins, soulève les chemises. Aux détails surabondants et égrillards, aux contenus excessivement narratifs des estampes populaires ou des gouaches de maîtres renommés, Fragonard préfère l'essentiel: l'abandon du corps nu, la sensualité d'une étreinte à laquelle la jeunesse des modèles confère spontanéité et fraîcheur.
C'est peut être dans ce domaine très particulier des sujets légers que Fragonard a été le plus inventif. Des thèmes aparemment rabattus, il a su faire des mises en scène surprenantes, inattendues. Leur réputation sulfureuse a parfois occulté leur qualité et leur séduction, comme dans le cas des Hasards heureux de l'escarpolette. Sans esquiver ce qu'elle a de scabreux et d'osé, Fragonard a su répondre parfaitement à la commande et peindre le désir, le phantasme pour mieux dire, de l'amant.
dimanche 16 mars 2008
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire